De retour de dédicaces avec toujours de belles rencontres :
L’anesthésiste qui me raconte sa mission Concordia en Antartique, l’homme qui a baroudé autour du monde, puis la dame toute perdue depuis qu’elle a perdu mon mari :
- J’ai besoin de retrouver de vraies valeurs, il faut que je m’accroche !
Puis, des voisins en vacances qui sursautent en découvrant le nom de leur village dans l’article Ouest France exposé près de mes livres !
- Mais qu’est ce que vous faites là ?
Plus tard, les Belges, curieux de découvrir les vertes prairies des Pays de Loire :
- Peut-être connaissez vous les Jansens , ceux du livre ?
Et puis tous les autres, qui ont chacun leur vécu, leur histoire… « Dans mon enfance, nous non plus, nous n’avions pas l’eau, ni l’électricité à la maison »… « A l’école, on avait aussi des tabliers de couleur » … « Nous, habitions les Ardennes, c’était un peu pareil aussi ! »… « Dans le Midi, mon père était maraîcher, on travaillait dans les champs » … » Nous, on vivait de la culture des artichauts dans les côtes d’Armor »… « J’aimais également les Rolling Stones mais mon groupe, c’était Mötorhead »… « Quoi ? Vous ne connaissez pas Lemmy Kilmister ? Il faut réparer cela « !
Pour d’autres, c’était David Bowie, les Beatles ou les sex pistols !
- Alors les Rolling Stones, vous les avez vus ?
Tout le monde me pose la même question, je ris :
- Je ne vais tout de même pas vous raconter l’histoire ! Vous le découvrirez en lisant le livre …
L’après-midi s’écoule :
… Moi, avant j’habitais une ferme comme la vôtre, sans eau ni électricité… Maintenant, je suis devenue une vraie parisienne…. Cela ne se voit pas que j’ai vécu tout cela ? N’est-ce-pas ? On ne raconte pas nos racines à tout le monde ! Allez, je vais lire votre livre, pour me souvenir d’avant !
Après ces deux jours de délicieuses rencontres, je suis allée au Croisic, pour me souvenir d’avant …
Au petit matin, j’ai déambulé sur les quais brillants de pluie, les bateaux oscillaient mollement sur une mer lourde à l’haleine iodée. J’ai repéré une table au bar « les garçons », d’où je pourrais voir passer les promeneurs de l’aube : Jogger bronzé en basket, vieil homme courbé avec son journal sous le bras, ados aux teints pâles et cheveux mouillés…
Tout en avalant lentement mon café allongé, je me suis demandé si la disco « le Capitaine Cap » existait toujours:
- Tu te souviens la Belette ? Tu y dansais sur Jumpin’ Jack Flash…
- Oui, oui… Je me souviens, comme si c’était hier !